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Donald Trump et Mohammed ben Salmane à Riyad en mai dernier.
La rencontre MBS-Trump vise à relancer une relation bilatérale entravée par trois blocages : normalisation avec Israël, garanties de sécurité et vente des F-35. Riyad réclame des engagements plus solides, tandis que Washington cherche des annonces économiques rapides. L'équation dépend de la position de Netanyahou, nœud de l'impasse actuelle.
Le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane rencontre Donald Trump le 18 novembre à la Maison-Blanche, au terme de semaines d'intenses tractations visant à relancer une relation bilatérale fragilisée.
Washington et Riyad espèrent débloquer un ensemble d'accords économiques et sécuritaires, encouragés par le retour de Jared Kushner aux affaires et par le plan Trump pour Gaza. Mais derrière les signaux politiques, les divergences demeurent.
La normalisation avec Israël reste l'obstacle majeur : Riyad insiste sur la création d'un État palestinien, tandis que Benjamin Netanyahou s'y oppose fermement. Trump tente d'obtenir un compromis, sans garantir de pouvoir infléchir la position israélienne.
Des points d'achoppement
Reste aussi la question des garanties de sécurité : Riyad souhaite un engagement américain solide, sans traité formel, mais juge les propositions actuelles insuffisantes. Sur les F-35, la demande saoudienne de 48 appareils bute sur le refus d'affaiblir l'avantage militaire israélien et sur les réserves du Pentagone quant aux risques d'espionnage technologique.
Ces trois dossiers - Israël, sécurité, armement - freinent la coordination régionale. Riyad conditionne toute participation au plan de reconstruction de Gaza à un rôle accru de l'Autorité palestinienne et à un horizon crédible pour la solution à deux États, incompatible avec la ligne de Netanyahou. Sur l'Iran, MBS maintient une prudence dictée par l'absence de garanties américaines claires.
La rencontre a aussi une dimension économique. Le royaume fait face à des recettes pétrolières insuffisantes pour financer Vision 2030, tandis que Washington cherche des annonces fortes pour stimuler l'investissement étranger. Les discussions portent sur l'énergie, le nucléaire civil, l'intelligence artificielle et plusieurs projets d'envergure, mais les enjeux stratégiques risquent d'en limiter la portée.
Pour Riyad comme pour Washington, les marges de manœuvre restent étroites. Au centre de l'équation : la capacité de Trump à répondre aux exigences saoudiennes sans heurter Israël, et la volonté de MBS d'obtenir des garanties solides sans apparaître dépendant de Washington.